Style & Savoir-Faire
Fabrication de papier traditionnel
Mille ans de tradition pour un papier qui résiste plus de mille ans
Depuis des centaines d’années, le papier traditionnel Dongba, entièrement fait-main par des artisans Naxi de la région de Lijiang, au nord du Yunnan, a été le support de transmission d’une culture brillante jusqu’à aujourd’hui, la culture Dongba. Comme il est difficile de collecter les matières premières et que le processus de fabrication demande beaucoup de temps et d’efforts, il n’y a qu’un très faible nombre de Naxi qui pratiquent encore cet artisanat et le papier fabriqué est très précieux.
Ce papier est utilisé pour la confection de carnets au papier soyeux laissant apparaître les fibres végétales ou des luminaires diffusant une lumière tamisée et créant une atmosphère intime et chaleureuse.
Un arbuste d’altitude, le wikstroemia, secret de la fabrication du papier Dongba
Le Wikstroemia canescens, arbuste à fleur jaune de la famille des Thymélacées est la principale matière première du papier Dongba. C’est un arbuste vivace de 1,5 à 2m, endémique à une altitude de 2600 m à 3500 m, réparti entre les montagnes de la partie tibétaine du Yunnan, sur les flancs de la montagne du Dragon de Jade et au-delà de Lijiang vers Shangri-la et jusqu'au Kawakarpo, et le Sichuan, qui le borde au nord.
Comme cet arbuste possède des propriétés naturelles d’insecticide, le papier fabriqué à partir de cette matière première ne risque pas de pourrir avant des siècles.
Wikstroemia canescens
Un procédé de fabrication traditionnel et exigeant
Le temps de fabrication du papier Dongba est très court, environ une semaine à partir de l’abattage des arbres à papier, mais comme on utilise encore les procédés d’origine, le coût de production est très élevé.
Selon les estimations d’experts, chaque chaudron de pâte à papier nécessite de faire bouillir environ 5 kg d’écorces séchées, permettant d’obtenir au maximum 60 feuilles du format standards 25 cm x 60 cm, obtenues après avoir abattu au moins 1000 arbustes de Wikstroemia delavayit ou wikstroemia lichiangensis et brûlé 200 kg de bois de chauffage, travail demandant en tout au moins sept jours.
Avant l’arrivée du régime communiste, on échangeait de 50 à 60 feuilles au format de 50 cm par 60 cm contre un mouton. Aujourd’hui, la matière première devenant rare, toute production de masse est impossible.