Culture & Patrimoine
Influences religieuses au Tibet
Un référence permanente sur l'habitat et le mobilier pour oublier des conditions de vie austères
A la fois pratique et simple, mais solide dans sa conception, le mobilier tibétain intègre les traditions et l’histoire d’un peuple qui fascine l’occident depuis des siècles. Ses dessins représentant des signes auspicieux ou symboliques issus des religions bouddhiste ou Bön, qui l’a précédée, peuvent être purement géométriques ou figuratifs représentant des motifs variés, végétaux ou animés, tels les fleurs de lotus, paons, dragons ou phénix évoquant longévité et félicité.
Au pied des montagnes sacrées (Kawakarpo)
Les Tibétains se partagent historiquement entre populations nomades sur les hauts plateaux, au-dessus de 4000 mètres, et sédentaires dans les vallées.
Cette vie nomade sous la tente, errant de pâturages en alpage pour yaks et moutons, implique un mobilier léger, solide et aisément transportable, principalement constitué de petits coffres en bois ou en cuir et de tables basses pliantes, les nomades s’asseyant pour le thé ou les repas sur le sol de la tente couvert de tapis.
Le riche patrimoine des monastères
La plupart des meubles tibétains en bois proviennent en fait des monastères ou des populations sédentaires permanentes.
En sus des meubles utilisés par les nomades, certains, au demeurant, disposant également d’un logement permanent, les Tibétains vivant en communauté tant monastiques que domestiques, utilisent des types de mobiliers plus variés : de grands coffres de rangement en bois, des tables basses, des armoires buffets à deux ou quatre portes et des meubles spécifiques à usage religieux et cérémonial.
Des décorations peintes, hautes en couleurs
En revanche, les Tibétains s’asseyant à même le sol dur des tapis ou sur des kangs, lits chauffants en brique surélevés à la mode chinoise, et sur des bancs disposés en plateformes autour de la pièce, ils ne disposent pas de chaises ni de tables hautes.
Si les meubles tibétans sont assez banals dans leur confection et dans les essences de bois utilisées, c’est leur décoration peinte qui les rend uniques et si particuliers. La beauté si caractéristique des meubles tibétains émane avant tout des couleurs chaudes et des riches décorations dont ils sont entièrement recouverts.
Des motifs aux symboles religieux ou auspicieux
Les motifs dessinés, qu’ils soient typiquement tibétains ou influencés et importés de Chine, entièrement peints et embellis de riches dorures appliquées sur un enduit constitué de plâtre et de colle animale, le gesso, sont de trois types :
• Symboles religieux, d’origine bouddhiste introduit entre les VIIème et XIIIème siècles : nœuds sans fin, fleur de lotus, vajra, joyau en flamme, roue du Dharma, etc.
• Dessins purement décoratifs, inspirés de décors propres à des objets d’origine chinoise tels que soieries et porcelaines d’époque Ming et réinterprétés de façon tibétaine ;
• Symboles de bon augure symbolisant une longue vie, la santé, le bonheur selon les religions Bouddhiste ou Bön, religion tibétaine préexistante antérieure au bouddhisme, aussi bien que de tradition chinoise comme le caractère shou signifiant longévité.
Des influences croisées avec les régions proches
Les armoires sont généralement munies de quatre portes carrées couvertes de décorations florales ou d’illustrations picturales présentant des scénettes de la vie quotidienne.
Durant les cinq derniers siècles, la conception des meubles tibétains a été influencée par les styles Ming et Qing. Cette inspiration était limitée aux motifs décoratifs. Le Tibet a conservé les influences indiennes et issues des traditions locales en matière de croyances religieuses. En revanche, les religions de l’Inde, à travers le Tibet, ont influencé la Chine, surtout par les relations commerciales des religions orientales du Tibet : Kham et Amdo, aujourd’hui appartenant aux régions chinoises des Gansu, Sichuan, Qinghai et Yunnan.