Style & Savoir-Faire
Technique du batik traditionnel
Une grande élégance de styles selon des procédés nécessitant adresse et dextérité
Etant donné la richesse des motifs, l’élégance des tons, l’originalité des styles, les batiks utilisés pour la décoration de vêtements ou des accessoires de la vie quotidienne inspirent un air de simplicité généreuse aux caractéristiques ethniques, de plénitude et de fraicheur agréable à l’œil. Cela est rendu possible grâce à des techniques de fabrication entièrement manuelles faisant partie de l'héritage artisanal du peuple Miao.
Batik Laran, procédé à la cire
Le batik laran est un procédé artisanal traditionnel de teinture des textiles en réserve à la cire dans lequel excellent des ethnies chinoises minoritaires du Yunnan et du Guizhou, telles que les Miao ou les Buyi. A l’aide d’une sorte de couteau imbibé de cire on dessine un motif sur le tissu, puis ce dernier est trempé dans un bain d’indigo pour teindre le tissu là où la cire ne le recouvre pas.
Après dissolution de celle-ci, apparaissent sur la surface du tissu toutes sortes de motifs bleus sur fond blanc ou blancs sur fond bleu. Simultanément, comme lors du trempage la cire protectrice est naturellement craquelée, des veinures particulièrement gracieuses surgissent sur le tissu appelées « fissures de la glace ».
Une habileté inégalée
Pour la réalisation de leurs batiks, à l’aide d’une sorte de couteau à cire spécial, appelé tonglayue (« laiton en forme de demi-lune »), les femmes Miao appliquent la cire d’abeille fondue et chauffée de 60 à 70 degrés recueillie dans la coupelle de l’outil pour dessiner les motifs de décors souhaités sur un tissu blanc, puis celui-ci est trempé à plusieurs reprises dans la teinture à l’indigo et séché au soleil. Après dissolution de la cire dans l’eau bouillante et séchage naturel, apparaissent les décors.
Les mains expérimentées se basent sur leur simple observation pour déterminer la bonne température alors que celles moins sûrs d’elles-mêmes se contentent de poser le tissu à dessiner sur leurs genoux pour juger si la température ressentie sur leur peau convient.
Un sens artistique inné
Sans aucune règle ni compas, sans esquisse préalable, les femmes Miao, à l’aide du seul concept de leur imagination, tracent directement sur le tissu de coton ou de lin des lignes et courbes si parfaitement symétriques que, si on repliait l’étoffe, les deux parties du dessin se superposeraient très exactement.
Le dessin à la cire terminé et la teinture achevée, après l’immersion dans la grande cuve cylindrique et bouillante faisant fondre la cire, surgissent les motifs de fleurs, d’oiseaux, d’insectes ou de poissons aussi merveilleusement vifs et réalistes qu’ils en paraissent vivants.