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Les rizières en terrasse de Yuan Yang, merveille du peuple Hani

642 Liked Posted on: December 10th 2024

Il y a environ 1300 ans, un peuple, les Hani (aussi appelés les Akha, ou Haqniq, 哈尼族, Hānízú, l’une des 56 minorités chinoises), entamaient une longue marche. Issus d’une tribu tibétaine dans l’antiquité, les Qiang, comme les Yi dont certains se disent former une branche, ils entreprirent de quitter les Sichuan à la suite de batailles perdues contre les Han majoritaires auxquels ils refusaient de se soumettre. Ils traversèrent la Rivière d’0r (Jinsha Jiang金沙江), nom donné au Yangtsé dans son cours au milieu des contreforts himalayens du nord du Yunnan. A cette occasion ils auraient mal compris les paroles de leur cousins Yi qui leur conseillèrent de conserver leur écriture « sur leur corps », et ils avalèrent leurs documents écrits dont les secrets disparurent alors pour toujours. Les Yi, plus malins, sauvèrent leur écriture, cas unique chez les minorités ethniques du sud de la Chine.

Rizière en terrasse de Yuan Yang la nuit Rizière en terrasse de Yuan Yang le matin

Certains suivirent le cours du Mékong (Lancang Jiang, 澜沧江) pour parvenir au Xishuangbana (西双版啊), où on leur donne le nom de Aini, d’où ils se dispersèrent également au Laos, en Birmanie et jusqu’en Thaïlande, car leur cœur ne connait pas les frontières. D’autres s’arrêtèrent aux confins de l’empire au sud-est du Yunnan proche de la frontière vietnamienne, dans les montagnes Ailao (哀牢山) bordant le Fleuve Rouge (Hong He 红河). Là, accompagnés de quelques Yi alors que les Dai préférèrent occuper les vallées, les Hani trouvèrent des montagnes abruptes à leur mesure culminant à 3000 mètres, à même d’assurer leur sécurité. Alors, devant le défi que ce paysage austère offrait à leurs yeux, ils décidèrent, pas à pas et siècle après siècle, de modeler la montagne pour assurer leur survie conditionnée par la culture du riz. Ils se firent sculpteurs de paysages en bâtissant des terrasses géantes sur deux mille mètres de dénivelé, souvent dans des pentes impressionnantes, grâce à un admirable modèle de société basé sur la collaboration et la solidarité, ils mirent au point un ingénieux système de canalisations assurant l’écoulement de champs en champs, du plus élevé au plus bas. Ils créèrent ainsi un modèle écologique admirable, qui, s’il n’est pas unique en Asie, atteint dans la région de Yuanyang (元阳) une ampleur sans commune mesure. Les teintes varient selon l’heure de la journée, de l’aube au crépuscule, et les saisons : argentée lors de la mise en eau en hiver (période à laquelle nous avons pris les photos ci-contre), vertes après les plantations du printemps et jaunes avant les moissons de l’automne, donnant l’occasion de clichés fixant dans les mémoires un spectacle inoubliable.

 Village de Azheke Rizière en terrasse de Yuan Yang le soir

Itinéraire de voyage

Les photos ont été prises au mois de janvier 2024, alors que les rizières inondées dans l’attente du repiquage prennent des couleurs argentées selon les heures de la journée. On peut se rendre de Kunming à Yuan Yang en voiture, en bus ou en TGV par les gares de Jianshui ou de Honghe, puis poursuivre en bus. Ensuite suivre les guides ou les convois de touristes vers les « spots » photogéniques de Duoyishu, Bada, Laohuzui (« la Guelle du Renard ») ou d’autres moins fréquentés. Une visite en hiver présente l’avantage d’être à l’abri des foules et de profiter d’un spectacle pas moins éblouissant en cette saison de pleines eaux.

Yuan Yang rizières en terrasse le soir

Posted in: Voyages et trekking, Minorités ethniques chinoises

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