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Le Tambour Solaire des Jinuo
Un peuple des régions tropicales
Les Jinuo 基诺族 (Jīnuòzú) également appelés Jino, sont une des 56 minorités ethniques reconnue tardivement en Chine. Au nombre de 20.000 environ, ils vivent principalement dans la commune de Jinuoluoke du district de Jinghong, préfecture autonome Dai du Xishuangbanna, dans la province du Yunnan.
Situés dans une région tropicale en partie couverte de forêt vierge peuplée d’éléphants et de singes, les Jinuo vivent dans des maisons construites en bambou. Les fruits tropicaux y abondent et Ils pratiquent la culture du coton qu’ils tissent eux-mêmes pour la confection de leur vêtements richement colorés. Ils cultivent également le fameux thé de Pu’Er sur leurs collines.
Artisanat et tissage manuel
Les femmes Jino sont très douées pour le tissage et leurs tissus sont tous fabriqués à la main. Lors du tissage, la femme est assise sur le sol, une extrémité du fil attachée à sa taille et l'autre extrémité attachée aux deux bâtons de bois opposés, le fil est enroulé sur une navette en bambou. Pendant l'opération, elles font faire à la navette des va-et-vient avec les deux mains, en poussant fermement la trame avec une planche de bois de type machette à chaque passage, de sorte qu'un beau «tissu de machette» soit tissé.
Des coutumes et légendes attachantes
Le langage des Jinuo appartient au groupe tibéto-birman de la famille des langues sino-tibétaines. Sa structure et son vocabulaire ont beaucoup de ressemblances avec celui des Yi et des Birmans. Sans langue écrite, les Jinuo avaient l'habitude d'enregistrer les informations en cochant des morceaux de bois ou des bambous.
Dépourvus d’écriture, leurs croyances recouvrent trois cultes : la mère créatrice, le rôle de l’oncle maternel et le culte du soleil. Ils étaient d’ailleurs autrefois connus sous le nom de Youle, qui signifie « qui suit l’oncle maternel », indiquant leur tradition matrilinéaire dans le passé.
Selon une coutume ancestrale, pour le passage à l’âge adulte, à l’âge de 15 ans, les jeunes hommes doivent tuer un taureau, s’ils n’y parviennent pas ils ne pourront pas tomber amoureux.
Le tambour solaire des Jinuo
Le tambour solaire apparaîtra sans aucun doute dans toutes les fêtes du peuple Jinuo. Le tambour solaire est considéré comme un symbole des dieux et est également un symbole de la culture Jino. Alors, quelle est la légende du tambour solaire?
Selon la légende, dans l'Antiquité, un jour le ciel s'effondra, la terre se brisa et fut submergée par les inondations. Seuls les frère et sœur Mahei et Maniu furent guidés par le Créateur et se cachèrent dans un tambour recouvert de peau de vache pour survivre. Afin de permettre aux humains de se multiplier, les frères et sœurs durent alors se marier, avoir des enfants et devenir ainsi les ancêtres de la tribu Jinuo. C’est pourquoi les Jinuo sont très reconnaissants envers la grâce salvatrice du tambour solaire, et ils le battent chaque décembre lors de la fête des récoltes. Lorsque les enfants et les petits-enfants entendent les tambours, ils se rassemblent autour, dansant en battant des mains dans la joie. Ainsi la légende et la danse du tambour solaire sont transmises de génération en génération.
Le tambour solaire est à la fois le récipient sacrificiel le plus sacré et l'instrument de musique du peuple Jinuo. Chaque village en possède de deux types, à savoir le tambour paternel et le tambour maternel. Le tambour mâle est plus gros et le tambour femelle est légèrement plus petit.
Chaque mois de décembre du calendrier lunaire, la montagne Jinuo est pleine de fleurs et de rires. Les gens ne peuvent s'empêcher de danser vigoureusement autour et au rythme du tambour. C'est la danse folklorique du "tambour solaire" des Jinuo pour célébrer la récolte.
Le peuple Jinuo considère le tambour solaire comme l'incarnation des dieux et le symbole du village, et croient qu'il peut bénir le village en lui promettant prospérité et de bonnes récoltes.