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La légende de Bang Jiao et la fête Miao de Guzangjie, hymne à l'amour

412 Liked Posted on: December 30th 2018

Le peuple Miao a pratiquement chaque mois une ou plusieurs fêtes à célébrer. Au-delà des séances programmées à heure fixe pour les touristes pressés, il faut prendre le temps de rester quelques jours chez l’habitant pour s’imprégner de la vie traditionnelle et des coutumes ancestrales du village. Ainsi, lors d’un passage dans un mois de février frisquet, nous eûmes la chance d’assister à la fête de Guzangjie, qui ne revient que tous les douze ans. Alors, les hommes, les femmes et les enfants, sans distinction et spontanément, oublieux des flashs incongrus et disparus par magie, sans autre motivation que la joie d’être ensemble, viennent chanter et danser de leur pas balancé en virevoltes continues des heures durant, accompagnés par le son lancinant des lusheng portés par les ancêtres tournant en rang serré autour du mât du village en faisant tanguer de droite et de gauche leur instrument, selon l’écho saccadé d’un énorme tambour.

La fête de Guzangjie est aussi appelée « célébration de la mémoire du tambour ». On y vénère les ancêtres, tous les douze ans, en rendant hommage au tambour auquel chaque tribu s’identifie comme représentant une branche du peuple Miao.

Selon la légende, il y a fort longtemps, une jeune-fille Miao nommée Bang Jiao a été transformée en tigre humain contre son gré. Un jeune homme du nom de Bao Geng, au prix de mille et une peine et au bout de trois ans, parvint à sauver la malheureuse Bang Jiao ; cependant, après son acte d’amour, il partit sans laisser son nom. Afin de retrouver son bienfaiteur, Bang Jiao fabriqua un panier d’osier, un lusheng, un tambour en bois, un gong en cuivre et un tambour en bronze, puis elle n’eut de cesse de rassembler le village pour chanter et danser ensemble. Finalement, après six ans d’effort, dans la foule en liesse elle découvrit le bienfaiteur qui l’avait sauvée. Le père de Bang Jiao se donna alors trois ans pour observer Bao Geng avant d’accepter qu’il épouse sa fille, qui dut ainsi patienter 12 ans avant de connaître l’amour et le bonheur. Pour le banquet du mariage, la famille de Bang Jiao tua un grand buffle et un cochon bien gras, on joua du lusheng et on frappa le tambour en bronze en dansant, inaugurant ainsi la fête de Guzangjie, hymne à l’amour qui se perpétue tous les douze ans.

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Posted in: Contes et légendes Miao et autres minorités, Artisans Miao et des minorités, Villages de minorités ethniques

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